Depuis quelques années, une révolution silencieuse s’opère dans le monde de la création audiovisuelle : celle des micro-séries verticales, aussi appelées duanju en Chine. Ces formats ultra-courts, pensés pour une consommation sur smartphone, bousculent les codes traditionnels du cinéma et de la télévision. En à peine quelques minutes, voire quelques secondes, ils racontent des histoires intenses, drôles, ou poignantes, capables de captiver une génération toujours plus connectée. Ce phénomène, qui explose sur TikTok, Bilibili ou encore YouTube Shorts, attire aussi bien les jeunes réalisateurs issus d’un bts audiovisuel alternance que les grands studios en quête de nouveaux publics.
Ces micro-formats s’imposent comme le laboratoire créatif du XXIᵉ siècle, où narration, rythme et esthétique se réinventent pour s’adapter aux usages mobiles. Mais comment expliquer un tel engouement ? Et pourquoi les duanju pourraient bien redéfinir le futur du storytelling audiovisuel ?
Duanju : une nouvelle grammaire visuelle née du mobile
Avant tout, il faut comprendre que les micro-séries verticales ne sont pas de simples vidéos courtes. Elles incarnent une nouvelle manière de raconter et de consommer les histoires à l’ère du mobile.
Un format pensé pour le smartphone
Conçues pour être regardées en mode portrait, les duanju s’adaptent parfaitement à la gestuelle naturelle du spectateur moderne : un scroll, un clic, une émotion immédiate.
Ce format favorise :
- Une immersion rapide, dès les premières secondes
- Une construction narrative condensée : chaque plan compte
- Un montage nerveux et une esthétique proche du clip
Pour les étudiants en bts audiovisuel alternance, ce format représente un terrain d’expérimentation idéal : il mêle cadrage, rythme et storytelling tout en s’inscrivant dans les réalités du marché.
Une réponse aux nouveaux usages
Les jeunes publics ne veulent plus attendre. Ils consomment leurs histoires sur le pouce, entre deux notifications. Les duanju exploitent cette impatience créative en proposant une narration sérielle découpée en micro-épisodes.
Une économie du format court en plein essor
L’explosion du format vertical n’est pas qu’une mode : c’est un modèle économique à part entière, déjà très rentable en Chine et en train d’émerger en Europe.
Le modèle chinois : le duanju comme industrie culturelle
En Chine, des plateformes comme Kuaishou ou iQiyi investissent massivement dans la production de micro-séries professionnelles. Ces contenus sont parfois monétisés par épisode, ou via des abonnements premium.
Ce modèle attire :
- Des scénaristes et monteurs formés en écoles d’audiovisuel
- Des acteurs émergents cherchant une visibilité rapide
- Des marques qui utilisent le format comme storytelling publicitaire
Les étudiants en bts audiovisuel alternance trouvent dans ce modèle un exemple concret de la convergence entre création artistique et opportunités économiques.
Le marché occidental rattrape son retard
Netflix, TikTok ou encore Amazon testent désormais des formats courts interactifs. En France, des studios indépendants et des diplômés de bts audiovisuel alternance se lancent dans la production de séries verticales diffusées sur Instagram ou Snapchat.
Storytelling et contraintes : la créativité sous pression
Les duanju imposent des règles narratives strictes, mais c’est justement cette contrainte qui stimule la créativité.
L’art de raconter en 60 secondes
Chaque épisode doit capter l’attention en un instant. Il faut poser le contexte, le conflit et une chute parfois en moins d’une minute. Cela demande une écriture visuelle ultra-efficace.
Les étudiants en bts audiovisuel alternance apprennent à maîtriser ce tempo narratif : choix du cadre, rythme du montage, design sonore autant d’éléments qui se condensent dans ce format.
Une esthétique minimaliste mais immersive
Les micro-séries verticales exploitent la proximité du smartphone pour jouer sur le regard, le son binaural et la lumière naturelle.
On retrouve souvent :
- Des plans serrés pour renforcer l’intimité ;
- Des lumières naturelles pour plus de réalisme ;
- Des bandes-son émotionnelles adaptées à l’écoute mobile.
Le duanju : tremplin pour la jeune génération créative
Pour les jeunes créateurs, ce format représente bien plus qu’un simple divertissement : c’est une porte d’entrée vers l’industrie audiovisuelle.
Un levier d’apprentissage concret
Tourner une micro-série verticale permet de pratiquer tous les métiers du plateau : cadrage, montage, son, production. C’est exactement ce que vise un bts audiovisuel alternance, qui forme à la polyvalence et à la rigueur technique.
Ce type de projet valorise :
- La capacité d’adaptation face aux contraintes techniques
- La compréhension des codes sociaux et culturels des plateformes
- L’autonomie créative, essentielle dans les métiers de demain
Une vitrine pour les talents émergents
Sur TikTok ou Reels, certains réalisateurs ont vu leurs mini-séries dépasser les millions de vues. Ces succès viraux attirent l’attention de producteurs, de festivals et même de chaînes télé.
De nombreux étudiants issus d’un bts audiovisuel alternance utilisent ainsi les duanju comme carte de visite professionnelle pour se démarquer sur le marché.
Vers une hybridation entre cinéma, publicité et réseaux sociaux
Le duanju brouille les frontières entre les univers. À la croisée du cinéma, du clip et du marketing digital, il incarne la fusion parfaite entre art et communication.
Quand les marques s’invitent dans la narration
Les annonceurs investissent dans des micro-séries scénarisées pour créer un lien émotionnel avec les spectateurs. Plutôt qu’un spot publicitaire, ils racontent une histoire.
Cette approche séduit particulièrement les jeunes créatifs en bts audiovisuel alternance, qui y voient une opportunité d’innover entre fiction et communication de marque.
Une nouvelle ère du storytelling immersif
Avec la réalité augmentée, le vertical devient un terrain d’expérimentation encore plus fort. L’avenir des duanju pourrait mêler interactivité, géolocalisation et intelligence artificielle, redéfinissant totalement la relation entre créateur et spectateur.
Le futur du format narratif
Les micro-séries verticales ne sont pas un effet de mode, mais une évolution logique de l’audiovisuel face aux usages mobiles. Elles offrent une liberté artistique nouvelle, tout en imposant rigueur et innovation.
Pour les étudiants et professionnels issus d’un bts audiovisuel alternance, ces formats représentent une opportunité unique : créer, expérimenter, et raconter autrement.
Le duanju, en somme, n’est pas seulement un format ; c’est une révolution culturelle portée par la new gen celle qui filme le monde à la verticale, sans jamais lever les yeux de son écran.